Afrique Relance, Vol.16 #4 (fevrier 2003), page 03
La faim gagne du terrain en Afrique
38 millions de personnes sont menacées
de famine ; des mesures d'urgence s'imposent
Par Ernest Harsch
L'Afrique est de nouveau menacée par une famine telle
qu'elle n'en avait pas connue depuis une vingtaine d'années.
D'après les données du Programme alimentaire mondial
(PAM), quelque 38 millions d'Africains risquent de souffrir de
la faim ; beaucoup d'entre eux y succomberont si les secours
d'urgence n'arrivent pas à temps. A la mi-2002, les conditions
de famine étaient surtout présentes en Afrique
australe, mais vers la fin de l'année, elles se manifestaient
avec la même force dans la Corne de l'Afrique, et à
une moindre échelle, dans plusieurs pays d'Afrique de
l'Ouest et centrale (voir carte).
Un enfant assis parmi des sacs de céréales
envoyés d'urgence au Lesotho : L'aide d'urgence est essentielle,
mais "acheminer simplement des vivres ne suffit pas",
a déclaré le Secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan : Il faut également s'attaquer à
la pauvreté et aux autres causes de la famine.
"C'est une crise sans précédent, qui exige
une réponse sans précédent", a affirmé
le Directeur exécutif du PAM, James Morris, à l'occasion
de la sé0ance du Conseil de sécurité du
3 décembre, consacrée à la menace que constitue
pour la paix et la sécurité internationales la
crise alimentaire en Afrique. "L'ampleur du désastre
qui se déroule actuellement sur le continent n'a pas été
pleinement saisie par la communauté internationale...
Un effort exceptionnel est nécessaire si l'on veut éviter
la catastrophe. Le statu quo ne suffit plus."
Au cours du débat, M. Morris et d'autres orateurs ont
souligné divers facteurs qui contribuent à la crise
actuelle :
- la sécheresse et autres conditions climatiques défavorables
dans de nombreux pays concernés, qui ont engendré
de faibles récoltes et la hausse du prix des denrées
alimentaires ;
- l'effet incapacitant du VIH/sida, qui réduit la faculté
des personnes infectées à surmonter les ravages
de la faim et déstabilise les systèmes agricoles,
en décimant par millions les rangs des agriculteurs les
plus productifs d'Afrique ;
- les conflits armés et l'agitation politique, comme
en Côte d'Ivoire, en République démocratique
du Congo, au Soudan et au Zimbabwe, et les difficultés
rencontrées par des pays qui sortent d'un conflit récent,
comme l'Angola, l'Ethiopie, l'Erythrée et la Sierra Leone
;
- des politiques économiques inadaptées, notamment
dans le secteur agricole, qui ont abouti, dans de nombreux pays
concernés, à des investissements insuffisants dans
la production agricole, dans l'infrastructure rurale ou dans
les services sociaux de base. Cette situation est aggravée
par le faible cours des exportations agricoles africaines sur
les marchés mondiaux.
L'objectif le plus pressant pour les organismes de secours
est de mobiliser une aide suffisante en vivres, soins médicaux
et autres secours pour prévenir l'hécatombe dans
les pays frappés par la sécheresse. Cela ne sera
pas facile, car les annonces de contributions sont bien inférieures
aux besoins. Pourtant, comme l'a souligné le 16 décembre
le Directeur exécutif adjoint du PAM, Jean-Jacques Graisse,
à l'occasion du lancement de la campagne internationale
"Alerte à la faim en Afrique", "des progrès
sont possibles à condition que la volonté politique
y soit".
Les causes profondes des cycles récurrents de la famine
en Afrique soulignent par ailleurs la nécessité
d'accorder une attention particulière aux stratégies
de promotion à long terme de la paix et du développement.
"Acheminer simplement des vivres ne suffit pas", a
déclaré le Secrétaire général
de l'ONU, Kofi Annan, dans un discours prononcé le 9 décembre
à l'Université de Columbia de New York et consacré
aux femmes, au sida et à la famine en Afrique australe.
Sécheresse et infection
Dans les sept pays d'Afrique australe les plus gravement touchés,
près de 16 millions de personnes ont de toute urgence
besoin d'aide alimentaire à cause, principalement, de
la sécheresse. Si l'on espérait initialement des
pluies suffisamment abondantes pour sauver la saison 2002-2003
après les maigres récoltes du début de 2002,
ces espoirs se sont maintenant évanouis. Selon le Système
d'alerte rapide aux risques de famine de l'Agency for International
Development des Etats-Unis, d'importantes régions productrices
de céréales de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et
du Mozambique ont enregistré des précipitations
"très restreintes" au cours des derniers mois
de 2002. Bien que l'Afrique du Sud elle-même ne soit pas
menacée par la famine, le Bureau régional de l'ONU
à Johannesburg a noté que les pluies insuffisantes
pour les récoltes de maïs, de blé, de tournesol,
de sorgho et de soja auraient de graves conséquences au-delà
des frontières de l'Afrique du Sud, ce pays étant
le principal exportateur alimentaire de la région.
Dans son discours du 9 décembre, M. Annan a noté
que la plupart des pays d'Afrique australe touchés par
la sécheresse luttent également contre la grave
épidémie de sida. "Ce n'est pas une coïncidence,
car le sida et la famine sont directement liés",
a déclaré le Secrétaire général.
L'un de ces liens tient au rôle dévolu aux femmes
africaines, qui constituent la plus grande partie de la main-d'oeuvre
agricole et sont depuis longtemps au coeur de la lutte de leurs
communautés contre la famine. De fait, "ce n'est
pas seulement la force de ces femmes que le sida est en train
de miner, mais avec elle, les compétences, l'expérience
et les réseaux qui ont permis à leurs familles
et communautés de se maintenir".
C'est pourquoi, estime le Secrétaire général,
la communauté internationale "devra associer l'aide
alimentaire à de nouvelles méthodes agricoles et
au traitement et à la prévention du VIH/sida".
Il faudra à cette fin notamment intégrer les systèmes
d'alerte rapide et d'analyse des risques de VIH et de famine,
introduire de nouvelles techniques agricoles adaptées
à une main-d'oeuvre moins nombreuse, intensifier les efforts
en vue d'éliminer les préjugés liés
au VIH, formuler des stratégies créatives et ambitieuses
de soins et de soutien aux populations les plus vulnérables,
surtout les orphelins et autres jeunes des communautés
frappées par le sida. "Avant tout, ce nouvel effort
international doit placer les femmes au coeur de notre stratégie
de lutte contre le sida", précise le Secrétaire
général.
"Tolérance zéro"
Les troubles politiques sur le continent ne font que compliquer
la situation. En Afrique australe, le Zimbabwe compte le plus
grand nombre de personnes touchées par la famine, 6,7
millions, en raison d'un énorme déficit céréalier
de 1,5 million de tonnes. Bien que la sécheresse constitue
la principale cause des mauvaises récoltes du pays, les
observateurs attribuent également la situation aux tensions
politiques et à une réforme agraire contestée.
Lorsque des membres du parti au pouvoir au Zimbabwe ont saisi
des réserves alimentaires du PAM en octobre pour les distribuer
à leurs partisans, M. Annan a réaffirmé
la position de "tolérance zéro" de l'ONU
face à la distribution de vivres sur la base d'affiliation
politique.
Depuis la signature de l'accord de paix d'avril 2002 en Angola,
la longue guerre civile s'est considérablement atténuée.
Paradoxalement, cette situation a provoqué un accroissement
de la demande de vivres et d'autres secours, car, avec la fin
des combats, des centaines de milliers d'Angolais auparavant
hors de portée des organismes d'assistance, peuvent être
aidés. Au début de 2002, le PAM fournissait des
vivres à environ un million de personnes ; ce nombre est
passé à 1,8 million début décembre.
De surcroît, en début d'année, 100 000 réfugiés
angolais exilés en Zambie ou en République démocratique
du Congo devaient commencer à rentrer chez eux.
Le PAM a indiqué que les annonces de contributions
ne suffisaient pas à répondre aux besoins accrus
de l'Angola. En octobre, le Programme a demandé 241 millions
de dollars pour nourrir 1,5 million de personnes. Fin décembre,
pourtant, seul un tiers environ de ce montant était garanti.
Sans contributions supplémentaires, les réserves
du PAM s'épuiseront en mars. Et à ce moment-là,
le nombre d'Angolais dépendant de l'aide alimentaire pourrait
bien atteindre les 2,1 à 2,4 millions de personnes.
"La pauvreté est à la source"
De graves risques de famine apparaissent également
dans la Corne de l'Afrique, notamment en Ethiopie et en Erythrée,
deux ans seulement après la fin d'un conflit dévastateur
entre les deux pays. L'ONU, le Gouvernement éthiopien,
les organismes d'assistance et les organisations non gouvernementales
(ONG) estiment, après avoir pris en compte les effets
des précipitations insuffisantes et irrégulières
en Ethiopie, qu'environ 11,3 millions de personnes ont besoin
de plus de 1,4 million de tonnes de vivres d'ici à la
mi-2003, et que la situation alimentaire de trois autres millions
de personnes devra être étroitement suivie (sur
une population totale de 67 millions d'habitants). Un appel commun
ONU-Ethiopie, lancé le 7 décembre, prévient
que la crise risque d'être aussi grave que la famine de
1984-1985, qui a coûté la vie à environ un
million de personnes.
Une étude entreprise par le Système d'alerte
rapide estime en fait que les conditions actuelles sont plus
mauvaises encore que lors de la dernière grande famine
qu'a connue l'Ethiopie. Selon l'étude, de trois à
cinq millions d'Ethiopiens pauvres des zones rurales seraient
généralement incapables de subvenir à leurs
besoins alimentaires, même pendant les bonnes années.
Beaucoup d'autres disposeraient de faibles réserves céréalières,
en raison des mauvaises récoltes précédentes.
En conséquence, le nombre de personnes dépendant
de l'aide alimentaire est bien plus élevé qu'en
1984-1985, période à laquelle huit millions d'habitants
ont reçu des secours. Comme ailleurs en Afrique, note
le rapport du Système d'alerte rapide, la haute prévalence
du VIH/sida contribue à l'indigence, ralentissant la productivité
du travail et affaiblissant les mécanismes d'adaptation
traditionnels.
Distribution
de vivres en Ethiopie.
Photo: ©PAM / Wagdi Othman
Par ailleurs, le lourd endettement extérieur de l'Ethiopie
environ six milliards de dollars réduit ses
capacités d'importation de vivres, le pays devant rembourser
plus de 160 millions de dollars par an au titre du service de
la dette. De leurs côtés, les créanciers
commerciaux privés réclament quelque 500 millions
de dollars, principalement au titre d'indemnités pour
les entreprises nationalisées sous le précédent
régime militaire. "Que ces réclamations soient
justifiées ou pas sur le plan juridique, l'Ethiopie n'a
pas de quoi payer", affirme Justin Forsyth, responsable
de stratégie chez Oxfam, qui s'est associée aux
autres organisations non gouvernementales pour demander des allègements
plus importants de la dette afin d' aider ce pays en crise.
De surcroît, l'Appel commun ONU-Ethiopie affirme que
"la chute des cours de la principale culture commerciale
de l'Ethiopie, le café, sur les marchés internationaux
limite la capacité du Gouvernement à intervenir
financièrement face à la crise". Lors du lancement
de l'Appel d'urgence, le Premier Ministre éthiopien, Meles
Zenawi, a souligné le besoin de s'attaquer à ces
carences fondamentales "non pas après la fin de la
crise, mais en parallèle. Il nous faut formuler des stratégies
de lutte contre la pauvreté, qui est à la source
du problème", a-t-il déclaré.
"Rude réalité" en Erythrée
En Erythrée, pays voisin, environ un million de personnes
ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence, soit le tiers environ
d'une population totale de 3,3 millions d'habitants. Ici aussi,
la situation s'explique avant tout par la sécheresse grave
et persistante, la pire que le pays ait connue depuis qu'il a
obtenu son indépendance de l'Ethiopie en 1993. C'est ainsi
que la région de Barentu, qui produit normalement environ
80 % du sorgho, principale denrée alimentaire du pays,
a eu des récoltes quasiment inexistantes en 2002. Les
représentants du PAM à Asmara, capitale de l'Erythrée,
signalent que les taux de malnutrition infantile et d'abandons
scolaires sont en hausse, et que dans certains départements
un cinquième du bétail a déjà péri.
En octobre, le Secrétaire général adjoint
de l'ONU aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours
d'urgence, Kenzo Oshima, a effectué la tournée
des camps de personnes déplacées incapables de
rentrer chez elles, leurs terres ayant été minées
ou leurs maisons détruites au cours du récent conflit
entre l'Ethiopie et l'Erythrée. "En ce moment, les
Erythréens devraient engager d'importantes ressources
pour parer aux conséquences résiduelles de la guerre,
mais ils en sont incapables en raison de la sécheresse",
explique-t-il. C'est pourquoi, précise M. Oshima, la fourniture
de l'aide alimentaire doit s'accompagner de la mise en place
de programmes de reconstruction, de rapatriement en toute sécurité
des réfugiés et des personnes déplacées,
de déminage et de réduction de la pauvreté.
"Si ces problèmes restent sans réponse, on
risque de se retrouver dans la même situation d'urgence
dans quelques années", prévient M. Oshima.
En novembre, l'ONU a sollicité 163 millions de dollars
pour l'assistance humanitaire et la reconstruction de l'Erythrée
en 2003. Sur ce total, 56 millions environ seraient réservés
au financement de programmes de rapatriement, de déminage,
de construction de logements, de soins de santé, d'éducation,
d'approvisionnement en eau, de lutte contre le VIH/sida et autres.
Satisfaire ces besoins risque toutefois d'être une tâche
difficile. En effet, fin décembre, on avait enregistré
à peine neuf millions de dollars d'annonces de contributions
sur les 105 millions demandés au titre de l'aide alimentaire,
secteur que les donateurs sont pourtant souvent le plus disposés
à soutenir.
"Le risque que des milliers de personnes meurent de faim
est une triste réalité", a déclaré
Patrick Buckley, représentant du PAM à Asmara.
"Les bateaux qui transportent l'aide alimentaire de l'étranger
mettent des mois à arriver, et, compte tenu de l'ampleur
de la crise, chaque jour compte."
La guerre, encore la guerre
Les conflits sont aussi un important facteur de crise en Afrique.
Au Soudan, pays voisin, 20 années de guerre civile ont
rendu 2,9 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire.
Si l'accord d'octobre 2002 conclu entre le Gouvernement et le
principal groupe d'opposition du sud aboutit à un cessez-le-feu,
un "nouveau chapitre" pourrait alors s'ouvrir pour
l'aide humanitaire au Soudan, a indiqué M. Oshima, permettant
aux organismes d'assistance d'atteindre des populations auparavant
inaccessibles. Les besoins d'aide extérieure n'en seraient
alors que plus importants.
En Afrique centrale, où la sécheresse n'a pourtant
pas joué un rôle majeur, un grand nombre de réfugiés
ou de personnes déplacées ont tout de même
besoin d'une assistance, notamment en République démocratique
du Congo, en Ouganda ou en République du Congo.
En Afrique de l'Ouest, il y a deux groupes de pays touchés
par la famine, pour des raisons bien distinctes. Dans cinq pays
situés dans la région aride du Sahel (Cap-Vert,
Gambie, Mali, Mauritanie et Sénégal), plus d'un
demi million de personnes en tout souffrent des effets de la
sécheresse. En outre, d'après les évaluations
du PAM, 791 000 personnes, pour la plupart des réfugiés
et des personnes déplacées, ont besoin d'une aide
alimentaire d'urgence dans quatre pays de la côte sud-ouest
du continent qui sont le théâtre de conflits : le
Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte
d'Ivoire.
Ces statistiques risquent toutefois de sous-estimer l'effet
réel de la crise ivoirienne, qui a éclaté
en septembre sous la forme d'une véritable guerre civile.
D'après un Appel "éclair" interorganisations
lancé fin novembre par le Bureau de l'ONU de la coordination
de l'assistance humanitaire, il pourrait bien y avoir 1,5 million
de personnes déplacées en Côte d'Ivoire,
en plus de 1,2 million d'Ivoiriens "affectés par
la guerre". Ces chiffres n'incluent pas les résidents
étrangers (originaires surtout du Burkina Faso et du Mali),
qui ont dû être évacués dans leurs
pays, ou les réfugiés installés précédemment
en Côte d'Ivoire en raison de conflits dans leur propre
pays (surtout le Libéria et la Sierra Leone). D'après
l'ONU, si l'on comptabilise toutes les populations touchées
par le conflit en Côte d'Ivoire et dans les pays limitrophes,
leur nombre total dépasserait largement les quatre millions
de personnes. Il est vrai que tous n'auraient pas forcément
besoin d'aide alimentaire internationale.
Mobiliser l'opinion
L'augmentation de l'aide dont a besoin l'Afrique survient
à un moment où il est de plus en plus difficile
d'obtenir les fonds et l'aide alimentaire nécessaires
aux opérations humanitaires. Le Directeur du PAM, James
Morris, note que dans les années 80 les programmes de
développement agricole à long terme représentaient
les trois-quarts des activités du Programme. Mais à
mesure de la désaffection des donateurs pour ce type d'activités
et de la multiplication des conflits sur le continent, la priorité
a été accordée aux opérations de
secours, auxquelles le PAM consacre à présent 80
% environ de son budget.
Pourtant, même le financement de ce type d'opérations
est en recul, souligne M. Morris. Sur le budget total de 1,4
milliard de dollars alloué aux activités du PAM
en Afrique en 2003, les donateurs ne s'étaient engagés
à verser au début du mois de décembre dernier
que 700 millions environ. A la fin de décembre, de nouveaux
dons du Japon, de l'Allemagne, du Canada et de la Banque africaine
de développement ont porté la contribution des
donateurs à l'appel du PAM pour l'Afrique australe (à
l'exclusion de l'Angola) à 317 millions de dollars, montant
toujours inférieur d'un tiers aux besoins de la région
jusqu'en mars 2003.
Afin de renforcer la solidarité internationale avec
l'Afrique, le PAM travaille avec les autres organismes d'assistance
et les ONG afin de faire connaître la précarité
de la situation alimentaire du continent. Début décembre,
les représentants du PAM, de l'Agency for International
Development des Etats-Unis, et de 15 organisations de secours
humanitaires américaines se sont réunis à
Baltimore. Ils ont lancé à cette occasion une campagne
mondiale d'aide aux millions d'Africains menacés par la
famine. "Nous lançons un appel aux gouvernements,
aux associations de citoyens, aux organisations caritatives privées,
aux institutions religieuses et aux simples citoyens pour qu'ils
reconnaissent l'énorme ampleur de la crise qui se profile
en Afrique et qu'ils y répondent en grand nombre et de
toute urgence."
L'"Alerte à la famine en Afrique" lancée
par le PAM le 16 décembre n'est qu'un élément
de la campagne. Un concert, consacré à la lutte
contre la faim en Afrique auquel ont participé 1 200 personnes,
a eu lieu à Tokyo le 9 décembre. Des universités
et établissements d'enseignement secondaire et primaire
de l'Ontario (Canada), de l'Etat américain du Montana
et d'ailleurs ont organisé des veillées, des jeûnes,
et d'autres manifestions analogues pour créer un mouvement
de solidarité avec l'Afrique. Des groupes de pression
de Hong Kong ont incité les autorités locales à
apporter leur concours financier à la lutte contre la
famine en Afrique.
Pour l'instant, indique le Directeur exécutif adjoint
du PAM, il s'agit de manifestations de solidarité isolées,
qui pourraient bien se multiplier à mesure que l'ampleur
de la crise apparaît au grand jour. "Les simples citoyens
ont un rôle capital à jouer pour éviter la
famine en Afrique", précise-t-il. "Il est en
effet indispensable qu'ils se joignent à cette campagne
pour demander instamment à leurs gouvernements de répondre
avant qu'il ne soit trop tard aux besoins des populations qui
ont faim."
Résumé: Une crise sans précédente menace aujourd'hui le continent africain:la faim qui tue chaque jour des milliers d'individus.Face à ce fléau plusieurs organisations se mobilisent afin de trouver des solutions.
Adresse de l'article: www.africacovery.org